Le Trail des Maures: une lyonnaise à Collobrières

J’ai connu trail plus long, j’ai déjà couru plus dur mais pour l’instant cette année, ce trail des menhirs est mon préféré. 

Ca part d’une idée de mes acolytes de team déjà inscrits de les rejoindre sur cette course pas facile et moi en reprise avec la 6000D lacs dans le viseur, à la dernière minute pour m’entraîner au dénivelé je leur dis oui…

Ça commence bien. Collobrières c’est dans le Var, mais c’est surtout très loin de chez moi alors je dors chez Captain Tataz. J’emmène brioche aux pralines, Sand avec qui on courra s’est joint à nous pour la Pasta party et elle a ramené des mignardises, un samedi soir difficile pour la #fitnessfamily.

Nuit courte mais bonne forme, là où il n’y a pas d’enjeu il n’y a pas de pression alors je suis pressée de partir.

Il fait déjà très chaud alors dans mon sac j’embarque Powerbar et 1L d’eau.

On retire les dossards, je ne manque pas de récupérer mon cadeau de bienvenue et je rencontre pour la première fois Papa-Nouille un autre membre de ma team. On donne un dernier encouragement à Sand à 8H30 seule sur son 21km 1200D+, puis à 9h vient notre tour, le top départ est donné.

ça monte en sous-bois au bout de 800m. J’étais au courant, j’étais prête, ça pique sévère mais c’est ce que j’aime.

Premier problème. Un mauvais réglage sur ma TomTom (Modèle Adventurer) et je confonds dénivelé cumulé et altitude. Ce que ça change c’est que quand je consulte l’écran, alors que je me croyais bien grimper, ma montre indique peu de dénivelé. Ah ben oui, le Massif Des Maures c’est pas les Alpes, et quand je lis « 230D+ », en réalité je suis à 230m D’ALTITUDE alors que le vrai D+ est à 350. Cette erreur de paramètres n’est pas très grave mais jusqu’au 5 ème kilomètre, je me demande ce qui se passe puisque je ressens tout de travers.

Kilomètre 5,6 : RAVITAILLEMENT.

Le point de croisement du format 21Km avec ma course, le moment où j’aperçois Papa Nouille qui me dit que Tataz n’est pas loin derrière nous. Je remplis mes deux bouteilles d’eau, je bois 2 verres et là je me rends compte que la nourriture me dégoûte et je ne peux rien avaler alors que le buffet est à tomber ! Aïe aïe aïe, je ne mange pas alors que j’en suis à 45 minutes, je vais le payer très cher alors je me force et avale un petit carreau de chocolat noir et je repars vite fait.

 

Après cette très longue première montée : LA DESCENTE. Je craignais un peu ce qui m’attendait car après des semaines de blessure, ma kiné était pas emballée par une reprise sur sol irrégulier.

Et finalement je m’éclate, j’ai mal nulle part. La course prend une autre dimension, sans retenue, je suis moi en pleine nature. Peu de coureurs autour de moi, pas de bouchons, ça circule, mes acolytes sont juste derrière, en zigzagant entre les pierres je pense avoir une bonne vitesse et je me régale jusqu’au 9 ème kilomètre.


Je bois tellement que la pause pipi devient indispensable. En revenant sur le sentier principal, je tombe nez à nez avec Papa-Nouile qui jongle depuis le début entre Captain Eltaz et moi. J’allais super bien, et soudain ça ne va plus.

1H15 de course environ et évidemment en plein cagnard sans manger, je suis une fleur fanée. Mon corps réclame des sucres, je constate bien que je manque d’energie mais sans savoir pourquoi, mon corps rejette bonbons en gel et tout ce qui pourrait m’apporter de l’aide. Je me force, ça ne passe pas, alors je crache.

Je continue à boire, je me dis que forcément que ça ira.

Point d’eau au kilomètre 10, j’ai un coup de pompe depuis un petit moment. Un verre d’eau et je continue, de tout façon j’ai encore de quoi m’hydrater dans mes deux bouteilles. Erreur de débutante, 3 minutes après je suis à sec, mes bouteilles sont vides. Mais comment j’ai fait ?! Je peste, je m’en veux, je me refais le film, j’en chie !!!

Le parcours est génial, la fin pas difficile, aucune grosse difficulté technique mais je n’y arrive plus. des singles, des relances, mais je suis plus dedans, je veux seulement m’arrêter et vomir. Si je suis honnête je tiens plus debout, j’ai même des vertiges terribles. A découvert, il est 10H30, la chaleur est étouffante et moi j’ai rien dans le ventre.

Mon sauveur s’appelle Papa-Nouille. Il est à l’aise, en dessous de son rythme et il m’accompagne dans ces derniers kilomètres. Il tape des selfies tellement il est tranquille, me donne des conseils, m’ouvre la voie, me remotive, je sais pas comment il fait mais grâce à lui je vais tenir. Ceux qui connaissent le savent en plus, je ne suis pas un cadeau quand je suis dans ce genre d’état. Il me propose de l’eau, je refuse, je vais assumer ma mauvaise gestion d’eau.

Sur cette photo je souris, je rigole, mais je tourne vraiment de l’oeil. Pour une première rencontre entre partenaires de team, quelle bonne impression je fais hahaha ! J’avance plus. Il me pousse dans les montées, me surveille dans les descentes, notre rythme ralentit par ma faute, je déprime. Marcher dans des descentes, se faire doubler, seule j’aurais ruminé, à deux j’arrive à résister.

« Tu veux de mon eau Foufou ? » – NON.

Etat second, quasi des hallucinations, je vous répète que sans ce keum, j’étais finie. « Fais ta course, pars devant, je me débrouille ». Il me laisse pas, il m’aide. Si vous allez voir le profil de Papa-Nouille sur Instagram, vous verrez qu’il fait des courses officielles avec son baby en poussette et à cet instant, comme j’ai regretté d’être trop grande pour pas tenir dedans !

Il est en train de me donner sa course et moi je me sens mal comme jamais alors qu’on parle d’un 12,7km et 600d+ seulement.

 

Je suis très très reconnaissante envers Nounouille. Reconnaissante car malgré ma méforme, je ne passe pas un si mauvais moment : je sors de ma zone de confort et j’adore ça.  Je n’ai aucune douleur nulle part, ça va pas vraiment mais ça va, bizarre ces coureurs n’est-ce pas ? 

On croise le photographe officiel au 11 ème, on se fait dépasser par les gagnants du 21km, derniers mètres dans Collobrières et ENFIN la ligne d’arrivée que j’attends depuis une éternité. On arrive ensemble, en grands copains on se donne la main, cette course n’est pas que la mienne mais la notre. Délivrée, soulagée, je tiens plus debout, je suis cuite.

Bon, par contre, ça va mieux très vite. Pendant la course, j’avais tellement soif que j’avais promis que je boirais ma bière à la châtaigne offerte à l’arrivée. ET JE LA BOIS ! Je comprends toujours pas pourquoi vous aimez ça, je pense à ma mama qui serait si fière de moi, regardez comme je me suis régalée, on devine que j’ai adoré…

L’après-course est vraiment très sympathique. Posés autour d’un table, à l’ombre, pas loin du super ravitaillement, on attend pas longtemps Sand qui fera même 3 ème féminine à son classement ! Elle mérite sa place, elle va sur le podium et nous ses pom-pom Boyz and girlz, on s’incruste un peu trop fiers de celle qui a si bien représenté notre team.

Je retiens…

  • J’ai couru en Skechers et elles sont top géniales.
  • J’avais des chaussettes de pro de La Chaussette de France et vraiment j’ai senti une différence.
  • Je portais des bas de compression BV sport et c’est bien aussi.
  • De la pastèque à l’arrivée ça déchire.
  • J’ai oublié de manger une glace aux marrons glacés et je suis dégoutée.
  • Pour les chiffres : J’ai fait 12,7km et 600D+ en 1H46.
  • J’ai fait une séance de glaçon géant la veille et ça m’a bien boosté.
  • Sans Eltaz du Sud qui a fondé cette équipe Squadrunner, j’aurais jamais eu l’idée de me perdre dans le Var.
  • Même quand on en chie, on peut adorer et ressentir tout de même un maximum de kiff.
  • Ce CR est vachement long, heureusement que je ne fais pas de marathon.
  • Encore big up à Papa Nouille !

 

16 thoughts on “Le Trail des Maures: une lyonnaise à Collobrières

  1. Je retiens : Papa Nouille is Magic, même qu’au retour de Barcelone il n’a pas fait la gueule face à mes 12 pauses pipi (#coivoitureurdelannee) , je confirme que les Go Trail de Skechers sont top (bon ok ce sont mes seules chaussures de Trail), ton CR « cata » m’a bizarrement donné envie, ce dimanche c’était juste pas possible mais pour l’an prochain pourquoi pas 🙂 .
    Et les courses ou on galère sont bizarrement parfois celles qu’on aime le plus.
    Vivement la prochaine!
    Signé Une consœur fausse-blogueuse

  2. Beau debrief ma Belle ! Et ca fait plaisir de voir que tu en chies parfois, finalement, tu es humaine !! :):):) !!

  3. Non mais quel CR <3 Bon même si t'as vraiment l'air d'en avoir chier, ça m'a donné envie de faire des trails 🙂 Je suis une daube en côte et je pense que je serais plus insupportable lol Mais cette entraide entre coureurs, ce côté un peu "à la bonne franquette" des bénévoles, des ravito… je kiff ! C'est ce côté humain de la CAP que j'adore 🙂 et aller au delà de sa zone de confort, voir des paysagesde fou… prochain defi ? x)
    Pour ton eau, t'aurais peut etre du mettre du sucre dedans, ca t'aurait permis de ne pas avoir à mâcher 🙂

  4. Je suis allée chercher le lien dans ta bio
    Et je ne regrette pas ! Je le trouve même un peu trop court ce CR tellement j’ai pris plaisir à le lire, presque autant qu’à le vivre

  5. Ce partage, cet entraide, que c’est beau à lire. T’ayant vue faire des efforts bien plus intense (comme la boucle de 6h!),ce CR m’a fait vibrer moi qui n’y connait rien, j’ai adorée!
    Bravo pour cette course tous ensemble et ce depassement quotidien ma foufou!
    « CrossFitNaine »

  6. j adore tellement les comptes rendus et encore plus celui ci !! bravo pour ta course et ta.kiffance ! vive les boiteux

  7. Mais t’es une vrai Foutrak toi, jusque dans les CR!!! Merci en tout cas pour ces mots! Je t’avais prevenu avant le départ que t’allais supporter mes conneries pendant 2h00!

    PS 1: par contre hors de question je vous co-voiture Lisa et toi en même temps!!! Ou alors je demande le soutien de mon Taz!

    PS2: il a de la gueule mon panoramique quand même!!!

  8. Au top ce CR nounouille c’est vraiment un papa, même si t’en a chié et que j’aurai sûrement roulé jusqu’en bas ça m’a donné envie mdrrrr
    Putain le 25 juin je vais mourir avec eux looool
    On aime souffrir, on est des maso jte jure mdr
    Bisous foufou

  9. Félicitations Foufou! C’est ca le sport, le dépassement de soi et l’entraide! Je crois que tu nous prouve chaque jour que tu es une vrai sportive! Bravo encore.
    Des bisous de Bordeaux !

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