Le trail des Coteaux Vitryats

A 405 km de chez moi, en plein coeur des coteaux vitryats, en duo mère/fille parmi 157 inscrits, 12km de course nature qui ont fait polémique…

Le CR (compte-rendu) qui vous explique tout pour de vrai, c’est partiiii.

Habituellement, j’arrive à l’arrache sur le village de départ, je récupère à la dernière minute mon dossard et je pars sans réfléchir quand le top chrono est donné. Ce dimanche 2 juillet, la configuration est complètement différente. Nous sommes en week-end-end avec ma complice Delphine2lyon et elle participe à la randonnée de 7km qui démarre à 9H30 alors nous l’avons accompagnée et regardée partir.

Il ne fait pas chaud, je suis en short, alors je demande à repartir me réchauffer et patienter dans la voiture. Je fais pipi dans des toilettes une fois, deux, j’en profite que ce soit vide ! Peu d’inscrits = pas d’attente, mama me demande même une photo du lieu pour le souvenir…

Je ne stresse pas mais cette heure d’attente me fait réfléchir. « Mince, j’ai déjà beaucoup couru cette semaine ! ». 33km en trois sorties, ce n’est rien pour certains mais ce trail imminent sera ma 4 ème sortie. Souvent blessée en 2017, j’ai rarement couru autant sur une seule semaine, ça me fait bizarre, je suis pas sereine.

Je suis en forme malgré l’hectolitre de champagne dégusté la veille et le peu de sommeil.

Le départ s’annonce. Je fais le choix de ne pas y aller à fond, cette course n’est pas l’enjeu sportif principal de mon été, je vais mettre du rythme sans pour autant tout donner.

Mama est dans les starting-blocks, on décide de faire la course chacune avec son objectif. On se glisse au milieu des participants, 10h30 pile, un dernier selfie, c’est partiiii !

Km 1, mama a foncé, elle m’a d’emblée distancée. Je ne fais la course contre personne, je dois trouver mon souffle alors je ne cherche pas à la coller. Le parcours est à travers champs, le sol en gravier, jamais bien plat alors il faut s’habituer.

Km 3 : Dans une montée, j’arrive à hauteur de mama qui accuse le coup d’avoir foncé. « Ma chérie n’hésite pas à me doubler, moi j’en chie, c’est dur, je vais morfler aujourd’hui ». Elle morfle pas du tout, moi si, alors je réponds « non merci ». Et là j’ai l’impression qu’elle tourne en boucle. Plusieurs fois de suite elle me répète de la doubler, de pas l’attendre et foncer. Euhhhhh… Je suis dans une montée et je suis au max. « Non mais va y ma foufou, attends pas ta mère j’te dis, fonceee ! » . Et là on s’engueule car elle comprend pas que je ne la double pas parce que je n’y arrive pas, au milieu des champs, des randonneurs et d’autres participants. Je suis de mauvaise humeur car je me traine alors qu’il n’y a aucune difficulté technique . Je suis incapable de lui obéir et la distancer alors que je voudrais bien. Je me culpabilise de pas aller vite (par rapport à qui ? À quoi ? Oui, je sais je suis parfois stupide) et je bougonne. Echanges stériles, chamaille inutile, je la laisse finalement là et je pars devant.

Km 6 : Je crois que je l’ai énervée, elle va mieux, dans une descente elle me rattrape sans un mot. Et je fais de ma vieille mère mon lièvre. Je suis fière qu’elle aille plus vite que moi, c’est une motivation de la voir prendre du plaisir et sautiller comme un cabri. Elle est jamais bien loin, je la vois devant, notre écart est presque constant. Montées, descentes, c’est pas le Mont-Blanc mais je pensais que le parcours serait plus roulant. J’ai fait zéro photos pendant la course d’ailleurs car je savais que Dephine était pas bien loin et ferait ce genre de clichés sublimes.

Kilomètre 10. A nouveau en montée, je tombe sur mama. Elle semble moins bien, elle a ralenti, elle marche. « Olala c’est la cata, erreur de débutante, j’ai plus d’eau je suis foutue j’arrive plus à courir je suis dégoutée ! ». Je repense à mon expérience de panne sèche au trail des Maures (souvenez-vous avec le CR ici ) et je comprends tout de suite ce qu’elle ressent, si je l’aide pas elle va en chier jusqu’à la fin. Je courais avec ma bouteille de 50 cl à la main, il en reste un peu moins de la moitié, je lui donne en échange de la sienne vide. Moi ça va, je suis pas dans le dur comme j’étais partie dans l’idée d’un « presque mode récup ». Je fais le choix de l’attendre, me mettre à son rythme alors que j’avais les jambes pour avancer.

« T’as fait toute la course devant maman, c’est pas pour que je double maintenant alors tu te remobilises et tu files. Souffle, marche dans la montée, tu referas ton retard sur la descente qui suit ! « . Les gorgées d’eau que je lui ai dépannées l’ont réparée. Elle se fait même une copine de fortune dans la montée et je l’entends discuter alors que soit-disant elle arrivait plus à respirer. « t’as quel âge ? – 40 ans ! » et là mama ne perdant pas le nord lui répond « c’est bon on peut être copines, on est pas classées dans la même catégorie. »

J’ai pas le temps de réagir et rigoler qu’elle sont parties !

Km 10 jusqu’à la fin. Descente de 1500m, je suis pas ultra à l’aise, impossible de revenir sur mama. Elle est légère, moi non, alors je la suis à 20 secondes derrière. Je fais mumuse sur mon iPhone, je manque de concentration, j’ai plus l’habitude des accélérations, voilà l’explication.

Le finish. Elle passe l’arche en premier, j’arrive, Delphine fait ces photos sublimes. On a oublié de regarder le classement, on a seulement regardé ma montre, 11,5KM, 1h10, 213 m de D+, on était trop contentes d’avoir fini et être réunies. Je sais pas si le dénivelé et le kilométrage de ma polar m430 sont fiables mais mama a fini devant moi avec 20 secondes d’écart.

Alors voilà, elle se rend coupable de ne pas m’avoir attendue. Aurait-on dû franchir la ligne main dans la main ? Je ne crois pas. La pauvre se sent très coupable comme je l’ai lu dans son CR.

Le sport, c’est aussi de la compétition. J’ai été blessée longtemps, j’ai achevé une semaine à 45km, et je suis convaincue que ce n’était pas à elle de m’attendre mais à moi de la rattraper. Il n’y aura pas de revanche car nous ne sommes pas fachées et l’épisode au kilomètre 3 était une mini broutille mère/fille qui nous a fait rire. Elle m’a gavée, on s’est pas compris, elle essayait d’être gentille, bref, rien de grave 😉

Le paysage était très beau, la course top, et l’année prochaine pour le challenge, je serai en tête qui sait… 😉

Pour finir : Un immense merci à Delphine2Lyon bien sûr !

3 thoughts on “Le trail des Coteaux Vitryats

  1. Quel Beau CR
    Mama Ne Doit Effectivement Pas S’en Vouloir Car Chacune a Fait Sa Course… Avec Ces Difficultés, Ses Forces
    Peu Importe D’être Arrivée Ensemble, Nous Retenons Malgré Tout Votre Complicité a Toute Épreuve
    Merci Pour Votre Folie, Votre Peps Et Votre Partage

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