Expérience sablonneuse, désert de Wadi Rum fabuleux, visite de Petra pour terminer ce voyage sportif, retour sur ce challenge pas comme les autres
Le Half Marathon des sables, c’est une course itinérante dans le désert qui existe depuis 2017. Ne tombez pas dans le panneau de croire que vous disputerez la distance de 21,1km comme le semi-marathon… Rien à voir !
Inspirée du célèbre et mythique Marathon des Sables ( peut-être qu’un jour je prendrai le temps de vous raconter cette course iconique à laquelle j’ai participé en avril 2022 ), le HMDS ( son petit surnom ) vous propose d’en courir la moitié plus ou moins avec le même fonctionnement que « la grande course ». Plus accessible que le rendez-annuel marocain de 250km, le Half-Marathon est un très beau challenge pour découvrir le désert et se dépasser. Il s’adresse à un public plus large que le MDS et propose plusieurs destinations.
Pour en savoir plus sur le concept: https://www.halfmarathondessables.com
Pour le Marathon des Sables, entre les vérifications techniques, les étapes de 30 à 87km et l’épreuve de solidarité, vous passez 9 jours dans le désert marocain à dormir sous une tente berbère collé(e) à 7 autres participants , mangeant lyophilisé sans pouvoir vous laver… Un sacré package entre effort immense et inconfort hahaha. Moi j’adore ce style de courses mais pour une première fois dans le désert, je vous recommande le format Half-MDS avant de vous inscrire au Marathon des Sables ( si c’est votre objectif ).
Le HMDS c’est 1 étape de 25/30km, 1 étape longue, 1 jour de repos puis enfin 1 étape de 20/30km en autosuffisance alimentaire. Vous devrez courir avec votre matériel obligatoire, vos effets personnels, votre kit nuit ( matelas, duvet, oreiller… ) et votre nourriture. La tente individuelle sous laquelle vous dormez est fournie ainsi que l’eau. Vous courrez avec un sac d’environ 6/7,5km SANS L’EAU… Le défi dans le défi !
La grande spécialité du Half-Marathon des sables, c’est de vous proposer un format de course « à la carte« . Vous choisirez entre 70km, 100km ou 120km au moment de l’inscription et vous pouvez même changer de format en cours de route le jour de l’étape longue en suivant le balisage qui vous intéresse entre 20, 40 et 60km. Si vous n’êtes pas sûr(e)s de vous sportivement, c’est très intéressant d’avoir un plan B en vous rabattant sur un format de course inférieur ( ce que j’ai fait pour ma part d’ailleurs )
Ouvert aux coureurs et aux marcheurs, il n’y a eu qu’un seul abandon parmi les 300 partants lors de mon édition en Jordanie. Les barrières horaires ( le temps imparti pour réaliser l’étape ) étant très larges, certaines personnes n’ont jamais eu besoin de courir. Lors des dernières éditions du HMDS, la vitesse moyenne des participants était de 5,5km/h si vous souhaitez vous faire une idée.
Le niveau sportif requis ? Est-ce ouvert aux randonneurs ?
Lors de cet article, je vous parle de MON expérience comme je le précise dans le titre. Même si le Half-Marathon des Sables est ouvert aux marcheurs, de mon expérience de randonneuse je ne recommande pas ce challenge aux personnes qui ne courent pas du tout. En effet, la répétition de l’effort, le poids du sac, s’enfoncer sans le sable, la chaleur durant l’étape, les ampoules à cause du sable et l’humidité, les nuits froides, l’absence de réconfort avec des repas pas ultra caloriques… Je peux vous dire que l’ensemble de ces facteurs casseront votre rythme et rendront l’effort difficile. Je ne vous dis pas que c’est infaisable ( surtout avec le format HMDS 70 km ) mais ce ne sera certainement pas aussi plaisant que si vous courriez un peu. Alterner la marche et la course durant les épreuves vous permettra de passer moins de temps dans la fournaise du désert, plus de temps sur le campement à échanger avec les autres participants et cela représente surtout du temps supplémentaire pour récupérer avant l’étape suivante. Rien de mieux ne pas subir des courbatures de l’enfer sur ce type de challenge quand votre corps connait déjà ce type d’effort. Une bonne préparation et une condition physique entretenue un petit peu toute l’année sont une bonne base pour se lancer à soi même le défi.
La préparation pour un Half-marathon des Sables
Je ne vais pas vous le rappeler à chaque passage de l’article où j’exprime MON avis mais n’étant ni pro du sport ni coach, ne prenez pas pour argent comptant ce que je vous dis. Pour ma part, avant ce Half-Marathon des Sables en Jordanie, j’avais déjà participé à une édition précédente à Fuerteventura ( en 2018 ) , j’avais effectué un stage de trail dans le désert en 2020 ( sans pression du dossard, j’avais éprouvé beaucoup de plaisir et je vous en parle ici ) et être finisher du Marathon des Sables en avril 2022 m’a rendue prête à ce challenge sans préparation sportive militaire.
Un marathon à Londres un mois et demi avant, un autre à New-York la semaine qui précède mon départ, un trek de 4 jours dans les Cévennes fin octobre… On peut dire que les efforts longs ont occupé tout mon automne. Courir de 4 à 6h n’est plus vraiment inhabituel pour moi ( même si cela reste rare quand même ) alors je me suis bien amusée durant le HMDS Jordanie. Ni courbature, ni bobo, ni difficulté particulière… Que de chemin parcouru. J’ai un coach depuis décembre 2021 ( il s’appelle Pierre Audin et dirige Sens Physique ) et je pense que c’est essentiel de se faire accompagner pour des échéances hors-normes. Discutez avec votre futur coach par téléphone avant de l’engager, comparez les prix, essayez le bouche à oreilles… Ne foncez pas tête baissée vers un instagrameur avec beaucoup d’abonnés, peut-être que son approche et ses méthodes ne vous conviendront pas.
L’idéal est d’avoir un plan sur 3/4 mois selon vos envies, votre passif sportif et vos objectifs le jour J. Normalement, votre coach vous programmera des sorties longues le dimanche à allure cible ( l’allure moyenne visée ou espérée durant les étapes de votre HMDS ) et il vous proposera sûrement des séances qui alternent la marche et la course pour vous habituer aux variations de rythmes dans le désert. Pas de coach ? Pas de panique ! Pendant des années je n’en ai pas eu et j’ai pourtant réussi tous les défis entrepris. Je ne vous apprendrai rien mais la régularité et la discipline seront vos alliés durant les trois mois ( minimum ) qui précèdent votre HMDS. En 2018, je m’étais mise focus sur la prépa de la course pendant 6 mois !
Vous trouverez peut-être des plans gratuits sur internet, récolterez plein de conseils comme les miens à droite à gauche mais le bon sens peut fonctionner si vous vous connaissez bien et êtes coureuse ou coureur depuis quelques années. La marche nordique, la randonnée, courir plusieurs jours de suite ( j’avais fait cette expérience 4 jours en Auvergne 6 mois avant le HMDS Fuerteventura ) sont des atouts majeurs dans votre réussite. Pas besoin de faire plein de marathons comme moi pour être prêt(e) ( c’était un concours de circonstances ) ni être un champion de course à pied pour vous sentir légitime.
Le Half-Marathon des Sables est une course à part où finalement, le classement ne compte pas. Qui se souviendra du temps total qu’il a mis ? Est-ce déterminant(e) être classé(e) 72 ème plutôt que 73 ème ? Rappelez-vous qu’en vous vous lançant se défi, seul VOUS devenez important. On dirait du bullshit de développement personnel, de la psychologie sportive de comptoir mais non vraiment, j’insiste sur le fait que votre auto-jugement ou votre comparaison avec les autres ne doit pas interférer dans vos prises de décisions. Pendant longtemps je me suis sentie illégitime dans la course à pied, je souffrais d’un syndrome de l’imposteur et aujourd’hui, alors qu’il a enfin disparu, je kiffe encore plus me donner à fond mes défis !
Est-ce qu’on doit courir avec son sac en entrainement ? Comment s’habituer au sable alors qu’on habite en ville ? Faut-il pratiquer le trail ?
Pour le sac, je le connais plutôt bien et j’ai l’habitude le porter durant mes nombreux treks de l’été alors je fais le choix de ne pas m’entrainer avec. Les séances lestées vous permettent de faire des réglages au niveau de la répartition du poids mais si elles sont trop nombreuses, elle peuvent déformer votre foulée et changer vos appuis ( j’avais entendu ça un jour… ) alors n’en abusez pas. Pour apprendre à courir dans le sable, c’est clair que si vous pouvez vous entrainer en condition réelle c’est le mieux mais moi à Lyon, je n’ai jamais pu. Un spot qui me semble pas mal du tout : la station de trail du Pays de St-jean-de-Monts avec ses nombreux parcours en Vendée. J’y suis allée début octobre et les 20km de bords de plages vous régaleront !
Pas de sable ? Essayez les sentiers boueux ( on s’enfonce dedans, les appuis ne sont pas stables… pas mal ) , courir sur l’herbe et le top c’est de courir dans la neige. C’est physique et cela ressemble pas mal à ce qui peut vous attendre lors des parties sablonneuses. On se fait tout un monde du sable mais heureusement, il ne compose pas les étapes en majorité. Attention, en Jordanie il est quand même très présent et ralentit pas mal l’allure.
Ce qui est un vrai plus selon moi, c’est d’inclure des séances vallonnées durant votre prépa car il y a un petit peu de dénivelé su chaque étape et ne pas négliger le renforcement du corps.
l’équipement pour un Half-Marathon des Sables
On se fait tout un monde de la liste du matériel obligatoire mais je ne trouve pas que ce soit le pire à acheter ou réunir…
Le nerf de la guerre en matière d’équipement pour une course pareille, c’est le rapport poids / technicité / prix de votre matériel. Je vous rappelle que vous portez l’ensemble de vos affaires durant 4 jours ( hormis la tente et l’eau distribuée au fur et à mesure ) alors il est INDISPENSABLE de faire les bons choix.
La base, c’est de choisir un sac léger et fonctionnel. Durant cette course, le sac le plus représenté parmi les coureurs est le modèle Waa Ultra 20 litres ( celui que j’avais d’ailleurs )
Je le trouve bien pensé avec ses nombreuses poches, ses accessoires ( gourdes rigides et ceinture ventrale pour une meilleure répartition du poids ), son sifflet, sa housse anti-pluie incluse… C’est un must-have qui peut sembler néanmoins un peu lourd ( 640g vide )
Lors du Marathon des Sables, j’avais un sac minimaliste 24 litres de la marque Raidlight ( je l’ai porté sur beaucoup de mes aventures itinérantes comme dans les Gorges de la Loire par exemple ). Très léger, il se moule parfaitement au dos mais attention, il n’a aucun renfort et vous porterez tout sur les épaules. Pour la petite histoire, il m’a causé des douleurs de dos pas possible en avril durant mes 250km marocains et j’ai même eu des plaies ouvertes avec !
Actuellement introuvable sur le marché ( le modèle a déjà quelques années ), j’ai eu de mauvais retours sur le Revolutiv 24/30l ( son remplaçant ) car apparemment » la poche fourre tout n’est pas pratique ».
Pour les sacs, vous pouvez essayer le Oxsitis Enduro 30l de 420g ( pour femme ) , regardez dans la gamme Salomon et si vous n’avez pas l’envie ou le budget pour un article neuf, parcourez le Bon Coin ou Vinted. Pensez bien à prendre un sac destiné au trail.
Est-ce qu’on prend un matelas ? Un coussin pour dormir ?
Attention au matériel de confort dans la composition de votre sac idéal. Le confort se paye au péril de votre dos et un sac trop lourd pourrit l’aventure. Un duvet léger et chaud, le matelas idéal… Ce sont les articles les plus chers de votre valise si vous recherchez le top niveau. Moi qui suis très frileuse, j’ai dû faire des compromis entre le prix, le poids et le confort. Dans le désert, les nuits sont froides et je vous recommande un duvet avec une température confort minimum de 5 degrés. En Jordanie, j’avais un vieux Sea To Summit Spark II qui a mal vieilli… Il a le mérite de faire 560g avec une température confort de 4 degrés ( ressenti 10 )
Mon sac de couchage préféré est celui que j’avais au Marathon des Sables ( un sac de la marque Cumulus, modèle Panyam 600 ) car j’avais chaud avec la nuit et il était très « gonflant » donc méga confortable. D’un poids de 970g et impossible à caser dans un sac à dos, j’ai finalement renoncé à le prendre pour la Jordanie.
Pas de coussin de mon côté ( j’ai mis mon sac d’affaires de la journée en boule ) et pour le matelas, je fais partie de la team qui ne s’en passe pas car le sol est bien trop ferme pour moi ! J’ai un modèle Thermarest très léger dont je suis très très contente et même s’il a la réputation d’être fragile, je ne l’ai encore jamais percé !
Pour les chaussures, allez évidemment au confort ! On m’a conseillé de prendre ma paire une taille et demi supérieure. Dans le magasin, je me suis sentie quiche avec les pieds qui flottaient dedans lors du shopping mais le conseil n’a pas été inutile. Les pieds gonflent avec la chaleur et si vous vous faites des ampoules, le frottement sera inconfortable. Entre les chaussures de trail et les chaussures de route, les avis divergent. Pour mon HMDS à Fuerteventura j’avais pris un modèle de trail, pour cette édition en Jordanie j’ai porté des chaussures de route et je ne l’ai pas regretté. Je n’ai pas constaté beaucoup de parties techniques qui nécessitaient une accroche particulière mais si ça vous rassure d’avoir du grip sous la semelle, c’est vous qui voyez.
En tout cas, je vous invite à faire poser le scratch de votre paire de guêtres directement sur la chaussure et pour cela, il faut trouver un des rares cordonniers qui accepte de le faire.
Pour le reste de la valise, rien de très original : aucune tenue de rechange, une culotte propre, une autre paires de chaussettes ( même pas obligé si vous nettoyez à l’eau vos sous-vêtements ), une tenue de nuit ( un ensemble manche longues en mérinos que j’enfile dès que je suis sur le camp ) + un coup-vent. Je fais le choix de bâtons pour équilibrer la répartition du poids. Attention mais ceux qui sont trois brins sont plus fragiles ( le sable peut s’infiltrer et les bloquer ) Pour la nourriture je vous laisse vous débrouiller car les goûts sont très personnels. Pour ma part, je reconditionne les plats lyophilisés dans des sachets de congélation en notant bien le nom du plat, la quantité d’eau nécessaire et les calories ( si l’idée me venait de l’échanger contre un autre plat prévu à un autre moment ). Ne prenez pas trop de barres sucrées, on s’en lasse vite mais n’oubliez pas les M&ms qui ne fondent pas avec la chaleur !
Certains participants font le choix de ne pas prendre de réchaud ni allume feu pour économiser du poids ( et doivent manger/ boire froid pendant 4 jours ) , certains se préparent des taboulés avec de la semoule… Il y a plein de régimes alimentaires différents sur le bivouac ! Mention spéciale au célèbre Rachid el Morabity ( multiple gagnants de courses sablonneuses ) et sa théière en plein désert !
Je n’avais pas prévu de parler autant de mon matériel dans cet article , je n’aborde pas chaque élément de mon sac en détail car ce n’était pas le but ( une autre fois peut-être ? )… Passons plutôt à mon compte rendu de course étape par étape !
Le Half-Marathon des Sables Jordani : Récit jour par jour de course
Jour 1:
Transfert très tôt assuré jusqu’au départ de la course. Après 4h30 de bus, je descends en étant un peu brassée par ce long trajet et déjà fatiguée à cause du décalage horaire. Il fait chaud alors qu’il est tôt, tout le monde semble excité et stressé à la fois… Le départ est donné. Je découvre mmédaitement la grandeur du désert de Wadi Rum. Ces hautes roches, ces couleurs orange… Le sable ! Le roadbook fourni par organisation avait clairement sous estimé la répartition du sable mou lors de cette étape 1. Je cours moins que je le souhaite, je marche beaucoup pour ne pas m’épuiser. Je bois très souvent, je mange un petit peu à partir de 1h30 d’effort en continu… Je gère en douceur cette « mise en jambes », gardant à l’esprit qu’il ne faut pas se griller pour la suite. Je passe très peu de temps aux 2 points de contrôle, je reste focus sur les participants qui se trouvent devant moi et le marquage… Moins je traine et plus vite je me débarrasserai de ces kilos de sable partout sous mes pieds en rejoignant la ligne d’arrivée.
Ce n’est pas roulant mais grâce à une bonne vitesse de marche, je remonte petit à petit des participants qui semblent vidés de lutter contre ce terrain. Je choisis la meilleure trajectoire entre sable mou et sable un peu dur et dès que le sol le permet, je cours. Quelques pas par ci par là mais je cours ! Stratégie payante car 27,5km et 4h42 plus tard… Je franchis l’arche de cette première étape !
Débrief et détails de l’étape 1 sur Strava
Jour 2:
C’est aujourd’hui qu’on choisit notre format sur ce HMDS. Pour être finisher du 70km, il faudra bifurquer sur le 20km. Pour être finisher du 100km, il faudra courir 40 kilomètres aujourd’hui et pour être finisher du 120km, il faudra courir 60 kilomètres. J’ai pas mal réfléchi la veille. Le sable mou de l’étape 1 me fait peur pour ce jour 2 et mes expériences sportives nombreuses en 2022 m’incitent à la prudence pour ne pas en faire trop. Initialement inscrite pour le 120km ( le format ultime pour se challenger ! ) , je prends la décision de basculer sur le 100km avec cette étape qui approche la distance Marathon. 40km dans le désert de Wadi Rum avec un sac encore bien lourd et une petite nuit ( départ à l’aube ), c’est déjà très bien. En choisissant de courir 20km de moins, je fais le choix de courir mon étape rapidement en privilégiant la course à la marche. Encore beaucoup de sable où on s’enfonce, grosse chaleur au bout de 2h de course et pour ne pas griller encore plus dans ce désert jordanien, j’ai couru dès que le sol l’a permis. Ma stratégie marche/course a fonctionné… Malgré mon départ très lent j’ai remonté petit à petit les coureurs ( qui m’ont d’ailleurs parfois encouragée ).
Manger et boire régulièrement, m’arrêter le moins de temps possible aux CP, garder en ligne de mire les concurrents devant moi pour pas lâcher le rythme… J’ai mis 6h18 à boucler ces 40,2km alors que je prévoyais un chrono de 7h15 😜.
J’ai adoré profiter de ces paysages uniques, me battre contre moi même pour avancer et surtout : franchir la ligne d’arrivée fière de moi et pas trop cramée .
Débrief et détails de l’étape 2 sur Strava
Jour 3: Bon nombre de participants ont choisi de réaliser le format 60km. Les barrières horaires sont très larges et certains arriveront dans la nuit. Pour permettre aux derniers coureurs de récupérer après leur long effort, il est coutume sur les courses comme le Half-MDS ou le Marathon des Sables d’instaurer un jour off. Arrivée à 13h la veille, je me réveille en forme malgré une nuit très courte ( le froid m’a encore saisie ) . J’en profite pour échanger avec mes voisins dans l’alvéole, aller voir mes copines et découvrir les environs de notre campement. Zéro réseau sur place et zéro réseau autour… La déconnexion est complète. On s’étire, on boit beaucoup, on passe à l’infirmerie soigner ses bobos aux pieds si besoin… Et un coca frais est servi à chacun ! Moi je n’aime pas ça alors je fais le bonheur de ma pote Emma 😉
Jour 4:
Ultime étape de 26km. J’ai appris avec étonnement lors de l’affichage des résultats la veille que je suis 4 ème femme et 8 ème au général dans le classement. WOW, je suis choquée ! Pour ne pas que les arrivées finales soient trop étalées dans le temps, deux vagues de départ sont imposées. Les coureurs ayant besoin de plus temps partent à 4h30 et les autres à 6h30. Pour la première fois, je suis parmi la liste des « rapides » … ça me fait rire ! J’ai soudain l’envie de jouer « la gagne » et maintenir mon classement. C’est la dernière étape, la fin de l’aventure et je veux donner le meilleur de moi… Je ne sais pas d’où je sors cette motivation alors que le but était « juste » d’aller chercher ma médaille de finisher. Il n’y a rien à gagner, personne ne se rappelle jamais de son chrono exact ou son classement de milieu de tableau mais je me sens remplie d’intentions. Je me réveille frigorifiée à 2h45. La nuit a été rude. Froid, humidité… Malgré ma couverture de survie installée par dessus le duvet, je n’ai pas fermé l’œil. J’assiste au bal des frontales des premiers concurrents et j’attends mon tour dans la nuit froide.
Le jour se lève en même temps que nous quittons le camp pour cette utlime journée.
Les sacs sont plus légers, les corps sont réparés après le jour off… Tout le monde part très vite et je me retrouve rapidement larguée parmi les derniers .Le soleil se cache derrière les nuages alors la température est plus basse que les jours précédents… Pas désagréable comme l’effort à fournir dans le sable mou est éprouvant.
Le désert de Wadi Rum m’époustoufle encore que plus que d’habitude : couleur orange, contrastes, canyons… Ces 25,5km sont absolument DINGUES. Ce qui est dingue c’est que je réussis à trottiner sur 80/90% du parcours et je rattrape des coureurs avec mon petit rythme régulier. Je passe le CP1 en 30 secondes comme si je jouais le podium, je vise les participants à doubler. L’arche se montre enfin alors je tente un « sprint ».
Merci mes jambes, merci la motivation, merci la Jordanie, Merci le Half MDS, JE SUIS FINISHER ! ( Finalement 5 ème femme, 10 ème au général )
Débrief et détails de l’étape 3 sur Strava
Mon expérience sur le camp du Half-Marathon des Sables
Pour cette première édition en Jordanie, nous étions 300 participants. En comparaison, il y a 800 inscrits à Fuerteventura. Je ne me suis pas sentie subermergée par le monde, jamais seule sur une étape non plus et je n’ai jamais imaginé que j’allais me perdre non plus.
Néanmoins, inscrite seule sans un(e) ami(e) ou un parent… J’ai parfois ressenti des difficultés à me mélanger au groupe. Sur ce half MDS, 60% des inscrits étaient déjà des finishers et j’ai eu l’impression que tout le monde se connaissait ( alors que c’est sûrement faux en plus )… Etant la seule à rester dans mon coin. En réalité bien sûr, cela ne s’est pas passé comme ça, le sport rassemble et la course à pied est un petit monde où on rencontre toujours quelqu’un qu’on connait. J’ai retrouvé ma pote Emma, Alex et sa maman Valérie, revu la famille Hutteau au complet, une partenaire de trek, des visages familiers parmi mes abonnés, des personnes que je suis sur Insta, des finisheurs du MDS 2022… Vous voyez où je veux en venir. Les seuls moments négatifs de mon aventure… C’est quand je me suis en tête des idées négatives créant un inutile sentiment d’illégitimité.
Vous ferez forcément des rencontres, à commencer par votre alvéole qui comptera 5 tentes individuelles en plus de la vôtre. Vous pouvez demander à être avec les personnes que vous connaissez mais le hasard a du bon. J’étais très bien accompagnée de Sandrine, Geoffrey, Jean-Seb, Julien et Céline.
Sur le campement, vous trouverez des toilettes, pas de douche, des poubelles nombreuses et une zone d’ombre/ de repos.
Ah oui juste un truc : évitez les chaussons d’hôtel qui s’abiment très vite sur le camp et privilégiez des mules de piscine légères ( parfois, les tongs peuvent être insupportables à cause des ampoules entre les orteils )
Pour la vie sur le camp et l’organisation de celui-ci, consultez les conseils fournis par le half Marathon des Sables
Petra !
Quel plaisir de découvrir Petra directement après la dernière étape !
Médaille de finisher au cou, nous avons été transféré en bus par l’organisation jusqu’à ce site merveilleux qu’on ne présente plus pour une visite découverte de quelques heures. Incluse dans le prix, elle a été l’apothéose de cette aventure en Jordanie.
Il faut plusieurs jours pour visiter le site, programmer sa venue aux heures les plus creuses ( très tôt a priori ) pour être tranquille mais cet aperçu m’a enchantée.
L’after
Dès notre arrivée en Jordanie et juste après le HMDS, nous sommes tous logés en hôtel et le confort est radicalement différent de celui de la course !
Je n’ai pas de problème à passer plusieurs jours sous tente ( on peut même dire que j’aime bien à force ) mais après 100km dans le désert, j’apprécie un bon lit et un vrai repas.J’ai partagé la chambre avec Emma, un ancienne participante rencontrée à Fuerteventura en 2018 mais si vous ne connaissez personne, l’organisation vous trouver un(e) colloc. Je ne sais pas si ce choix sera reconduit pour les prochaines éditions du Half-Marathon en Jordanie mais le Crown Plaza au bord de la mer morte est vraiment génial. Chambres spacieuses et confortables, piscines un peu partout et accès direct à la Mer Morte !!!
Je n’ai pas manqué le traditionnel bain de boue, je me suis laissée flotter sur cette mer salée à -400 m d’altitude… Une expérience mémorable.
Ce qui est bien sûr mémorable à chaque fois: le dernier diner de gala en tenue de soirée !
Je suis très nostalgique de cette aventure sportive entre découverte et dépassement, contente de ne jamais avoir subi et carrément fière d’avoir fini 5 ème femme et 10 ème au classement du format 100km. Plus vous serez « entraîné(e) », plus l’expérience vous semblera « récréative », faisant passer au second plan l’enchainement et les étapes denses. On se dit à bientôt sur une nouvelle édition du HMDS ? Est-ce que ça vous tente également ?
Merci pour cet article!
Hello Laura,
Un grand merci pour ce récit détailé et très intéressant. Cette édition en Jordanie avait l’air sublime ! C’était aussi un plaisir de suivre cette aventure en direct sur ton compte Instagram.
Es-tu tentée par une des nouvelles destinations HMDS 2023 ou 2024 ?
hello ! l’édition en Turquie m’intéresse beaucoup et toi ? 🙂
Superbe article
Merci.
On s’est déjà croisé à Lyon au restaurant Chez Léon il y a quelques années
Je suis inscrite pour la Jordanie avec mon beau frère et ton article me fait monter l’excitation
J’ai hâte
je me souviens ! beau projet en tout cas 🙂
Bonjour, Merci pour ce récit ! Où as-tu fait coudre les scratchs stp ? Je suis en IDF 🙂
Merci
Pour ma part, je n’ai pas de contact sur Paris mais la cordonnerie du Cours Vitton ( Cortes ) dans le 6 ème a l’habitude de le faire à distance 🙂
bonjour on parle peut du coup astronomique que représente une aventure comme celle ci, a tu eu des partenaires ou des aides pour réaliser ce projet ? et si oui a tu des conseils pour moi et les gens qui lise ce forum ?
Merci pour ce compte rendu ! Ca donne envie !
Merci du retour !
Bonjour,
Tout d’abord merci pour ce récit!
Etant inscrite sur la nouvelle édition, je voulais connaitre la température de la nuit car tu indique que tu as eu froid.
est-il necessaire d’apporter une doudoune? et si oui as tu un conseil?
merci par avance
Hello, je suis très frileuse par nature, j’ai souvent froid mais pas de doudoune pour moi mais seulement le coupe vent de la course au cas où + mon haut en mérinos.
En effet, j’avais un très bon duvet quand même et mon corps s’est habitué