Courir en hiver

Quand les températures chutent au point de tomber sous 0 degré, on renonce parfois à courir en hiver faute d’équipement approprié. Le Paul Bocuse du Running lyonnais m’a aidé à écrire cet article.

Mathieu, c’est mon ami et si je le surnomme pour rigoler « Mentor », c’est parce qu’il est toujours de très bon conseil en matière de course à pied. Normal me direz-vous quand on sait que c’est lui le boss de la boutique référence Spode à Lyon. L’hiver est la période où je cours le plus car avec un bon équipement on ne ressent pas le froid et en suivant les conseils donnés dans cet article, vous ne le subirez pas non plus. Ces conseils sont donnés pour essayer d’être utile, en aucun cas je ne suis sponsorisée par son magasin ni un autre qui pourrait être cité ensuite. Tout ce qui sera écrit le sera en fonction de nos expériences, habitudes et ressenti à tous les deux. Aucun des liens n’est affilié.

Dès que les températures basculent en dessous de zéro ( -3 ou -4 d’après Mathieu moins frileux que moi ), si l’on souhaite s’équiper au mieux en hiver on applique le principe de triple couche. Point par point, voici nos recommandations pour choisir vos vêtements ou accessoires.

La première couche: le Baselayer

La première couche se porte près du corps sans débardeur ou au dessus d’un soutien gorge de sport ( mon débriefing ici à propos des brassières que j’ai testées ). Une très fine couche d’air doit circuler entre le vêtement et la peau. Cette couche d’air se réchauffe en étant bloquée par la peau et le vêtement grâce à la chaleur corporelle. Pour choisir cette pièce INDISPENSABLE de la course hivernale, regardez la composition en détail du vêtement:30 à 40% de laine suffisent. Privilégiez sinon le polyamide ou un mix de polyester. Si vous souhaitez acheter une première couche qui conviendra également à la pratique du ski : optez pour plus de 50% laine. Pas de zip pour plus de confort au contact de la peau !

Le conseil en + de Mathieu est de choisir une laine de mérinos car elle sèche plus vite que les autres; la laine normale est hydrophile et a du mal à évacuer l’eau. Mathieu nous explique aussi que courir en hiver avec 100% laine n’est pas souhaitable car on crèverait de chaud tout de suite et on serait trempé de sueur. L’idéal est le mélange de fibres techniques et cela se trouve très facilement dans le commerce. Si vous n’aimez pas la laine ou y êtes allergiques : optez pour des fibres végétales ( pulpe de bouleau ou bambou : les fibres du futur ) comme ce manche longue Sève pour femme par exemple. L’intérêt de la laine pure ( même en mélange ) et les fibres végétales : elles sont non odorantes ! Clique sur la photo pour accéder au produit.

De mon coté: Voilà des années que J’ADORE la marque Odlo qui propose des pièces techniques dont la réputation et l’efficacité ne sont plus à faire ! La combinaison est parfaite entre rétention de chaleur et transfert d’humidité. Clique sur la photo pour accéder au produit.

Pour une première couche adaptée à la randonnée, j’adore porter de la laine mérinos. Icebreaker se positionne comme un spécialiste avec ses sous-vêtements confortables et respirants. Clique sur la photo pour accéder au produit.

Quand vous choisirez le modèle de vos rêves, privilégiez un modèle long ou la forme descend dans le dos pour couvrir les reins car rien de pire que le petit courant d’air qui se glisse en bas du dos! Les modèles de course à pied sont censés être adaptés.

La deuxième couche: le Midlayer 

Il s’agit d’un vêtement plus ample à enfiler par dessus la première couche. Choisissez le épais ou grammé mais pas trop épais. Mathieu va encore plus loin en vous recommandant un haut de 200g, suffisant selon lui. Si on vous a déconseillé le zip pour la première peau, choisir un midlayer zippé est un plus pour s’aérer durant la sortie. La fibre technique évacue bien la sueur, par contre la polaire est une fausse bonne idée en running car c’est trop épais pour courir.

La différence entre la première et la deuxième couche, c’est la façon de la porter : La première est très ajustée par contre vous devez être à l’aise dans celle ci, elle doit être un peu ample

Le conseil en + de Mathieu. Pour une pièce polyvalente, choisissez une pièce intégrant une membrane coupe-vent et déperlante sur l’avant. Ainsi, pour les journées moins froides, vous pourrez courir sans la troisième couche.

Mon choix: Craft Sportswear propose des pièces techniques très performantes ! Personnellement, je kiffe les gilets avec des renforts chauds au niveau du ventre ( Odlo en propose ). Clique sur la photo pour accéder au produit.

La 3 ème couche : Coupe-vent, imperméable et isolante 

Le choix de la 3 ème couche va dépendre de ce qu’on cherche. Veste chaude ou waterproof à tout prix ? Priorité à la respirabilité ou à l’imperméabilité ? Optez pour un modèle passe-pouce, packable et zippé avec poches. J’avais déjà parlé des modèles de vestes waterproof dans mon article dédié à la pratique de la Randonnée sous la pluie mais si vous ne l’avez pas lu, je vous ré explique. Le schmerber est l’indice d’imperméabilité exprimé en milimètres. Pour un investissement au prix raisonnable, optez pour un modèle entre 10000 et 18000 schmerbers. Plus on monte en gamme, plus le tissu est fin et technique. Les vestes waterproof les plus chères sont celles qui combinent imperméabilité et respirabilité. On porte ce type de produit même par temps sec en hiver car leur effet coupe-vent est très isolant. La capuche n’est pas obligatoire si vous portez un bonnet ou casquette. Dans mon cas, si je la porte rarement c’est parce que je ne supporte pas l’effet « casque » qui rend l’environnement silencieux + le bruit horripilant du frottement sur les oreilles.

Le choix de Mathieu : La veste Bonatti Salomon est un must selon lui. Je n’ai jamais testé mais pour une veste intermédiaire, celle ci est top a priori. Clique sur la photo pour accéder au produit.

Si vous n’avez pas de limite dans votre budget, la veste ultime selon Mathieu ( et PLEIN d’autres coureurs ) est la Shake Dry Gore-Tex totalement imperméable, fine et peu respirante ( ou un modèle dans le même style. Vous pourrez même vous en servir quand il fait moins froid car par sa polyvalence, elle est idéale pour d’autres saisons ! Clique sur la photo pour accéder au produit.

Dans mon cas, je varie les troisièmes couches en fonction de mes assortiments vestimentaires et je suis fidèle à Odlo, Craft ou Cimalp qui propose de très bons produits à des prix corrects.

Le legging 

Le choix idéal est un collant long moyennement chaud ou très thermique. Certains d’entre eux ont une membrane wind stopper sur le dessus ou un gratté polaire ou gratté chaud à l’intérieur. J’aime les modèles avec un lien à la taille pour qu’il soit ajusté parfaitement. Un zip sur le mollet vous permettra de l’ouvrir en fin d’ouvrir pour vous aérer les jambes.

Total look Odlo

Les gants

Sujet sensible pour moi qui suis très frileuse ! Touchée par le syndrome de Reynaud, je subis des inflammations aux mains avec les changements brutaux de températures et plus particulièrement en hiver. Mes doigts changent de couleur, je perds toute sensibilité, j’ai des douleurs extrêmes… Et quand une crise me prend, aucune paire de gant n’empêche ces effets. Les gants étanches sont préconisés ( effet coup-vent similaire aux chaussettes waterproof ) mais ils sont rigides et peu respirants. Les gants avec membrane, ceux avec un sytème de moufle sont de bons choix pour courir en hiver. Mathieu déconseille la laine car on transpire rapidement des mains, on se retrouve trempés alors misez plutôt sur les modèles en polyester.

Le truc en + de Mathieu : Si vous hésitez entre deux tailles, optez pour la taille supérieure pour laisser circuler l’air. Quand vous avez vraiment froid, tirez dessus pour le refaire circuler. Mathieu insiste vraiment sur le fait qu’il ne faut vraiment pas les choisir trop serrés, sa marque préférée est Gore. Clique sur la photo pour accéder à la fiche du produit.

Mon choix : Dur dur de ne vous conseiller qu’une seule paire de gants ! Quand je cours en ville, j’aime les modèles fins et tactiles pour pouvoir changer les musiques de ma playlist facilement sur le smartphone. Je glisse parfois des chaufferettes dans mes mains lors des journées les plus froides. Si vous avez déjà des gants qui vous apportent satisfaction, Therm-ic propose une épaisseur supplémentaire anti-vent et anti-pluie avec ce modèle de sur-gants. Ils proposent carrément une gamme de gants chauffants ! Clique sur la photo pour accéder à la fiche du produit.

Récemment, lors de mon relai sur le trail nocturne glacial de la Saintélyon, j’ai adoré le modèle dédié au ski de fond/ activités outdoor Cimalp. Il s’agit d’un modèle lourd et rigide sur la main mais grâce à son rabat doté de la technologie anti-vent qui le transforme en moufle, je n’ai pas particulièrement ressenti les températures négatives de la nuit. Ce modèle est indiqué pour la pratique de la raquette, ski de rando… Mais pour une grande frileuse, il est top sur du trail un peu long.

Le tour de cou 

C’est plutôt simple, choisissez un modèle type « buff » qu’on trouve partout dans le commerce ! Il en existe en polaire mais ils sont trop épais pour courir selon Mathieu notre Paul Bocuse lyonnais du running . Il recommande d’en prendre un classique… qu’on peut doubler ! Pour ma part, je porte bien souvent un bandeau pour protéger mes oreilles également. Ici en photo, je suis en total look accessoires Craft Sports Wear

L’intérêt de se couvrir la tête 

On perd 30% de la chaleur corporelle par la tête alors on enfile vite un bonnet en polyester ou polyamide. Pas besoin de tomber dans le sur équipement avec le 100% polaire coûte que coûte. Il faut que le bonnet soit respirant pour courir mais en rando, je le prends effectivement très épais.

Certains bonnets sont faits pour les femmes qui courent avec une queue de cheval pour qu’elles y mettent leurs cheveux.

Les chaussettes

Contrairement à ce qu’on croit, une chaussette épaisse n’est pas forcément le meilleur choix. Il faut la porter ajustée sinon elle fera des plis et des ampoules directement. Le top est une paire en matières techniques pour évacuer l’humidité ( humidité = ampoules ). Sur un trail long hivernal, peu importe s’il pleut mais Mathieu vous recommande vivement de choisir des chaussettes étanches pour leur effet coupe-vent isolant du froid. Attention au choix des chaussures en gore-tex qui sont lourdes et peu polyvalentes. 

Je parlais des chaussettes étanches dans mon article dédié à l’équipement pour de la randonnée hivernale et les marques que je recommande sont Dexshell et Verjari.

Derniers conseils avant d’affronter le froid !

En matière d’hydratation, ne la négligez car vous avez froid ! Pour éviter le gel de votre poche à eau, optez pour un tuyau néoprène ou une poche thermique. Placez là contre le dos pour qu’elle conserve votre chaleur corporelle. Ce qui gèle en premier, c’est le tuyau alors n’oubliez pas de souffler à chaque fois pour pas qu’il ne glace. 

Les crampons à neige sont intéressants surtout sur la glace et la marque spécialiste est Yaktrax ( Vous pouvez la retrouver sur Hardloop )

Si vous avez très froid et devez attendre dans le froid ( avant le coup d’envoi d’un trail blanc par exemple ), placez des chaufferettes en bas du dos et dans les gants.

Si vous avez trop chaud, on enlève la deuxième couche avant de transpirer à fond dedans et on garde bien son coupe vent. 

Soyez visibles ! Avec les journées plus courtes en hiver, certaines séances auront lieu de nuit alors on n’oublie pas d’être visible et on glisse une frontale sans sa poche ou son sac de trail au cas où.

J’espère que ces conseils vous seront utiles, n’hésitez pas à me faire vos retours par commentaires, bel hiver à tous !

15 thoughts on “Courir en hiver

  1. Super article ! Je me retrouve souvent avec un base layer trempé au bout de quelques kilomètres car je transpire beaucoup, ce qui est très désagréable et qui me donne vraiment froid, quel modèle/marque de première couche me conseillerais-tu qui soit bien respirant? J’ai testé le merino mélangé très fin mais c’est mouillé quand même et met du temps à sécher mais c’est vrai que ça ne sent pas comme le polyester !

  2. Super article écrit à 4 mains.
    Détail appreciable Odlo fait de la grande taille en plus.
    Y a plus qu’ à … j’avoue que jusqu a présent je faisais 2 couches … je tenterai donc le 3 couches quand on sera sous le zéro. Par contre j ai peur du verglas, enfin la météo me donnera l occasion de tester ces conseils à n’en pas douter. Merci

  3. Comme je suis frileuse aussi j’ai toujours peur d’avoir froid et ne savais pas trop comment m’y prendre. Avec ton article, problème résolu merci ☺️

  4. Merci !!! J’ai eu trop froid ce matin pendant ma sortie longue il était temps que je change ma 1ere couche donc c’est chose faite et en plus le modèle oldo dont tu parles est en solde donc hyper cool !

  5. Chouette article (merci !)
    Je suis aussi amateur des base layer Odlo, sinon il y a les 37.5 de chez Salomon qui sont top aussi.

  6. Hello ! Merci pour les conseils. Jetez un œil chez Mammut, sensible des mains aussi, j’utilise en sooter-velo et running une paire de mitaines avec moufles amovibles dotées d’une membrane Gore TeX Infinium du tonnerre. Idem pour bandeau.

  7. Merci pour cet article
    Je suis une grande gigasse et c’est bien d’avoir des « testeurs » qui nous permettent d’avancer en faisant les bons choix!
    Merci pour celui là et pour tous les autres…

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