Mon Raid Amazones au Cambodge

Tu veux découvrir le Cambodge ? T’immerger avec moi dans ma première participation au Raid Amazones ? Installe toi confortablement, je t’embarque pour revivre en détails l’édition 2017 d’une aventure de folie !

Vendredi 1 er et Samedi 2 décembre

Je n’avais pas prévu de commencer la rédaction de mon compte-rendu dès le 1 er jour consacré normalement au transport.

L’aventure commence bien avant ce rendez-vous à l’aéroport. Nous sommes 370 participantes au Raid Amazones. Chacune son histoire, sa motivation ou la cause solidaire à défendre l’emmenant ce jour-là à Roissy.

Ce départ représente beaucoup pour toutes. Des mois de préparation, la somme parfois difficile à réunir, pour valider son dossier et s’envoler vers son rêve.

Nous avons su quelques semaines seulement avant ce 1 er décembre que nous ferions partie de cette édition grâce à un désistement tardif (tout savoir à propos du Raid Amazones ici ). L’excitation est palpable sur les visages des filles qui attendent elles aussi l’enregistrement de leurs bagages à Roissy. Nous nous reconnaissons toutes grâce à nos grosses valises rouges.

Un breakfast avec la maman de Justine, un au revoir sans regret à l’hiver et la neige qui a tenu dans la nuit et nous embarquons sur le premier vol pour Singapour.

Je savais qu’on y faisait escale mais je n’avais pas compris la longueur de l’escale. Nous atterrissons à 6h45 heure locale et j’apprends que nous repartons à 13H50, ce qui nous laisse 7h de quartier libre.

J’avais entendu dire qu’au delà d’un certain nombre d’heures de transit on avait la possibilité de sortir de l’aéroport mais je ne pensais pas que ce serait si facile de le faire.

Justine est venue ici 3 ans auparavant. Elle garde un super souvenir de Singapour et me propose de me faire visiter la Marina Bay. Nous en discutons au compter du « Singapour Free Tour », une initiative gratuite proposée par l’aéroport de Singapour. Les autres participantes en transit également hésitent à sortir de l’aéroport. Les inscriptions pour le tour gratuit de la ville étant complètes (2h de bus autour des sites incontournables ), nous proposons à certaines d’entre elles de partager un taxi.

Les « Supragirls » et Marie-Christine de l’organisation se joignent à nous. Nous ne nous connaissons pas du tout mais savoir que nous sommes amazones toutes les 6 nous inspire naturellement confiance. Anne-Laure, Flo, Isa, équipe 157.

les Supragirls !

Ce n’est pas leur premier raid, ce sont carrément des habituées. Notre entente est immédiate et nous partons toutes les 6 en van. Un thé glacé au Starbucks,  une photo de touriste du Merlon, un regard vers l’hôtel archi famous Marina Bay Sand, nous nous promenons avant de revenir en van à l’aéroport.

Building, palmiers, sapins de Noël, trop de démesure, quelques heures ne suffiront pas à en savoir plus sur Singapour.

Nous rejoignons Siem Reap avec un deuxième vol puis nous prenons le bus qui nous conduit sur le lieu où nous résiderons les 10 jours à venir.

Nous découvrons un hôtel très charmant et faisons connaissance avec nos colocataires de chambre, le binôme de Céline et Pauline.

19h : le premier briefing du boss Alexandre Debanne.

Présentation du raid, de l’esprit du Raid Amazones, un rappel pour certaines, une nouveauté pour d’autres. Ici, ce n’est pas une compétition comme les autres. On se dépasse pour soi avant de se battre contre les autres, une notion que certaines ont tendance à oublier et que le Raid des Amazones aime leur rappeler.

Apéro, un diner en deux services (400 personnes dans un seul self…), des conversations avec d’autres filles et les catalanes essayent déjà de nous entrainer en soirée mais nous sommes trop fatiguées à cause du jet-lag alors on se couche vers 23h.

Dimanche 3 décembre

Le réveil sonne à 7h45. Mais pourquoi on a pas dormi jusqu’à midi ?! La veille, j’ai dormi seulement 1h. Le transport, l’escapade à Singapour, le décalage horaire, il est 1H45 en France (-6h) alors que notre journée démarre.

Matinée autour de la piscine, les heures passent vite.

L’après-midi est consacrée aux démarches administratives. On vérifie notre dossier médical, on nous remet nos dossards, on pose pour les photos officielles et on prend même un cours pour apprendre à changer une chambre à air !

Je fais la connaissance de Sindiely, une ancienne raideuse devenue aujourd’hui « maman » des autres participantes. Elle n’aime pas qu’on la désigne en tant que telle. Ni médiatrice, ni chef, ni capitaine, nous décidons ensemble qu’elle sera « chef des copines ».

En ce dimanche après-midi au bureau que lui a dédié ZBO (l’organisation ), elle reçoit toutes les équipes engagées dans le raid amazones pour une association. Il y a eu différents procédés, d’autres façons de fonctionner mais cette année, ZBO a décidé de tirer au sort 3 équipes et nous laisser voter pour 3 d’autres d’entre elles et leur verser une belle aide financière.

Je trouve ce système tout à fait génial car les amazones qui sauront le mieux partager leurs valeurs seront récompensées. Ne nous mentons pas : certaines portent des couleurs solidaires uniquement pour trouver des sponsors hors sur place, elles s’en fichent complètement alors que d’autres sont grave à fond et très engagées pour leurs associations qu’elles sont venues représenter.

Je décide dès ce deuxième jour d’en faire mon fil rouge. Je ne pourrai certes pas toutes les rencontrer mais je veux essayer. Si vous me suivez sur Instagram (@foutrak) , vous avez peut-être suivi mes instastory où je présentais une sélection journalière de quelques unes d’entre elles.

Ce dimanche au Cambodge s’achève par un briefing de Big boss Alexandre qui nous communique le programme:

Jour 1: 17,5km de run/trail

Jour 2 : 16km de canoë

Jour 3 :41,8km de VTT

Jour 4 : Chasse au trésor dans les Temples d’Angkor

Jour 5 : 46km de VTT

Jour 6 12km de run/trail

Lundi 4 décembre, premier jour d’épreuve 

Épreuve 1 : 17,9km de course/trail dans les temples d’Angkor .

Le réveil sonne très tôt. La chaleur annoncée pourrait être une contrainte alors nous décollons de l’hôtel vers 8h30. Nous aurions dû nous mettre en route une heure auparavant hors un émissaire du gouvernement est venu nous saluer et nous encourager au nom du gouvernement cambodgien. Nous avons filé un peu tard mais cette visite d’un officiel était archi sympa.

Je découvre une organisation millimétrée efficace pour embarquer les 370 nanas sur le lieu de l’épreuve de Trail. 8 bus nous acheminent et nous sommes réparties par deux membres du staff qui vérifient chaque matin que nous soyons bien présentes et dans quel bus nous diriger.

Les duos partent en premier (62 équipes) et les trios prennent notre suite (85 équipes ) dans l’ordre croissant des chiffres par vagues espacées de 30 secondes lors de cette épreuve.

Nous n’avons pas d’angoisse particulière pour ce premier départ mais c’est l’inconnu pour Justine et moi de courir au même rythme et être solidaires dans ce qui nous attend car nous ne l’avons jamais fait auparavant. Lors d’un raid, le bon rythme est celui qui vous permet de franchir la ligne d’arrivée ensemble en équipe sans trop souffrir et garder de l’énergie pour les 5 jours qui suivent.
Habituellement, je suis souvent le boulet du groupe, celle qu’on attend à cause de son petit niveau mais ce matin là bien en forme, je suis le moteur de notre duo veillant paisiblement sur Justine en reprise… à J+7 du Marathon de Florence .
17,9km par 31 degrés à 8h30 du matin pour cette 1 ère épreuve, autant vous dire qu’avec binôme-girl on a pris zéro risque.

Le parcours est très plat mais n’est pas facile pour autant entre les racines casse-gueules et le sable sous nos pieds. Pas de difficulté pour moi qui fait habituellement ce genre de sorties avec beaucoup de dénivelé mais la chaleur et le jet lag affaiblissent nos capacités et notre vitesse pour avancer.


Des amazones se sont évanouies, plusieurs se sont blessées, alors je crois qu’on s’en est finalement pas mal tiré en optant pour un rythme très modéré.​ On a pris 10 minutes de notre temps au ravitaillement, on a pris le temps de discuter et de s’écouter pour ne pas trop s’épuiser et l’arrivée fut magique !

 
Courir dans un lieu aussi mythique et magnifique est si rare que la performance sportive doit être secondaire. J’en ai pris plein les yeux, c’était le rêve !

L’après-midi est consacrée à l’épreuve de tir à l’arc. Pas vraiment importante ou majeure pour le classement mais notre résultat sur la cible nous apportera ou non des minutes bonus au classement général.

 

« La Justine qui murmurait à l’oreille de Foufou » : une après-midi plus comique que sportive…

 

Déjà, ça partait mal. On rejoint nos acolytes amazones dans le bus, on arrive toutes ensemble sur les lieux de l’épreuve et on prend la mesure tout de suite d’un incident MAJEUR : elles portent TOUTES le t-shirt officiel de la course alors qu’on est en petite chemise.

Marc nous donne un cours pour nous assimiler les bases mais nous n’avons aucune flèche pour s’entrainer, aïe aïe aïe, ça va envoyer…

 

 

Nous avons trois tentatives chacune et les 4 meilleurs tirs seront retenus et transformés en minutes bonus sauf qu’on est pas du tout habituées… Juju et moi en avons fait gamines il y a des milliards d’années alors on croise les doigts pour que la chance des débutantes opère mais pas cette fois ! Une technique un peu freestyle et des flèches qui finissent dans la paille, et une évidence se confirme : heureusement que l’organisation du raid nous oblige pas à chasser le gibier pour nous alimenter.

On ne se formalise pas de notre piètre résultat mais on voit autour de nous des équipes qui ont pris des cours en France faire de belles touches. Moi j’ai vraiment bien kiffé, c’était original et divertissant et pas besoin d’être arrivées dans les premières pour s’amuser.

19h : Briefing à l’hotel, annonce des résultats de l’épreuve de course et surprise…nous sommes 14 ème au général, seules 5 équipes sont passées sous les 2h au chrono.

Mardi 5 décembre, épreuve numéro 2

Epreuve 2 : 16km de canoë

Le canoë, c’est ce que je redoute le plus car l’année d’avant en Martinique sur le Raid des Alizés (article à relire sur le sujet ici ), ça s’était très mal passé. Plus que sur une autre épreuve, la cohésion d’équipe est primordiale et 16km à pagayer, ça me semble disproportionné.

Nous partons à 7h de l’hôtel direction Tonle-Sap en bus et je ne suis pas sereine car l’effort à venir sera très long et j’ai peur qu’avec binôme-girl on se dispute si on galère. Y-a-t-il une technique à adopter, des trucs en particulier à essayer ? Dans le bus, Lucie de l’équipe 107 nous donne ses astuces en tant qu’experte du kayak. En effet, elle a un passé de compétitrice et son premier conseil… c’est d’enlever nos culottes ou strings pour éviter les frottements !

Arrivées sur place, nous sommes les dernières à nous jeter à l’eau pour éviter la cohue de ce départ collectif. Très mauvaise méthode pour jouer la gagne, parfait pour se rassurer et éviter les auto-tamponneuses.

Je suis placée devant et Justine derrière moi est en charge de faire la direction. Pas évident du touuuut. Chacune ne sait pas comment communiquer avec l’autre et se donner les bonnes informations. On rentre dans les bateaux qui passent, on s’échoue dans les feuillages, impossible de tenir une ligne droite, c’est le carnage.

« Oh merde, ahhhh, putain », moi devant je ne comprends pas les petits cris de Justine alors je me sens impuissante à trouver ma place et l’aider. Je ne sais pas si je pagaye comme il le faudrait, j’ai l’impression de faire n’importe quoi et on s’épuise à faire du sur place. Les 3/4 premiers kilomètres ont été vraiment chaotiques.  Je prends les choses en main car nous sommes dans les trois dernières équipes en lice et moralement on déprime.

 

« Juju, si on a aucune technique, il nous reste une seule arme : la communication ». On met en place un système très simple où on se parle à peine, allant au plus simple en répétant « à droite, à gauche, on change ». Rien de révolutionnaire mais simplifiant au maximum nos échanges pour faire redescendre le stress, on trouve un rythme. Mieux que ça, petit à petit on remonte d’autres équipes. Comme je l’avais déjà vu, des nanas autour de nous s’étripent, pleurent, en chient encore plus que nous. Moi, ça me met la patate et ça nous soude encore plus avec Juju, on ne veut pas être comme ça.

Finalement, tout se passe bien, on se détend, on apprécie toutes les deux ce décor féerique autour de nous, je suis tellement heureuse de notre duo ! Les kilomètres défilent l’air de rien à notre montre. Je ne le savais pas mais le mode « course » sur ma TomTom fonctionne très bien pour suivre notre progression. Nous avons pagayé au bord d’un village sur pilotis beau comme dans un magazine du National Géopraphic.

 

L’arche d’arrivée est apparue trop vite ! Nous ne le savions pas mais l’épreuve a été écourtée. Les 16km en deviennent 12.

Accueillies par des Mini-locaux trop choupinoux avant un retour en bateau-taxi bucolique, cette étape grandiose m’a fait oublier les 2h26 difficiles passées à ramer et me marque déjà de souvenirs en images indélébiles .

Après-midi libre, nous déjeunons sur Pub Street avant de nous faire masser et prendre un smoothie, le pied pour décompresser et récupérer !

Surprise au briefing à 19h : Nous sommes arrivées 49 èmes sur 62, une belle réussite pour deux débutantes !

 

Mercredi 6 décembre, épreuve numéro 3

Epreuve 3 : 41.8 km de VTT

Le VTT, je n’en attendais rien de spécial et contre toute attente, ce fut mon coup de cœur du séjour.


Andouille que je suis, j’étais plus préoccupée par montrer mes jambes en short à des gens qui s’en foutent que par mon manque d’entraînement ou le parcours sablonneux et finalement cette épreuve m’a complètement abasourdie de kiff.
C’est très rare mais ça m’arrive, j’ai vraiment vécu ces 43km comme une compétition sportive et j’ai attendu le classement avec impatience .


J’en rigole autant que j’ai presque honte de vous l’écrire ou l’avoir fait subir à Justine car je prône au quotidien le sport 100% plaisir.

A cause d’un départ toutes les trente secondes dans l’ordre inversé des trios et duos, nous partons les dernières de cette épreuve.

Je ne suis pas du tout entrainée mais mes heures de twin-twin (=mon fidèle acolyte à deux roues ) m’ont bien servi à ne pas appréhender ces 42km sous la chaleur cambodgienne et le cours m’apprenant à changer une chambre à air m’a rassuré au cas où.

Nous nous élançons avec Justine sans stratégie particulière. On roule et on verra bien. Nous menons la première moitié à vive allure. Juju est très à l’aise, elle passe les obstacles comme si de rien était et on remonte un paquet de filles. Je la suis de loin pour la laisser trouver son propre rythme sans lui mettre trop la pression du mien.

Ravitaillement à mi parcours, Nous prenons plusieurs minutes pour bien boire et grignoter mais surtout faire remettre sa selle en place qui s’est dévissée.

Ce stop fait du bien mais la deuxième partie est tout à coup très différente. Chaleur assommante ? Difficultés techniques avec tout ce sable et les gros cailloux sous nos roues ? Fatigue ? Effet post marathon de Florence pour Juju ? Je n’ose rien lui dire mais on a considérablement ralenti. On se fait doubler par les même filles que nous avions dépassé. Si cette deuxième partie m’éclate, j’en dis le moins possible car ma binôme-girl souffre de plus en plus. C’est très compliqué pour moi à ce moment là car je ne sais pas si je dois l’encourager ou ne rien dire car notre différence de ressenti s’agrandit. J’ai envie d’accélérer, j’imaginais cette deuxième partie comme plus rapide mais ce n’est pas possible et tant pis. Ma seule frustration sportive de toutes les épreuves sera celle-ci car j’avais envie de me mettre dans le rouge et je suis pas sûre d’avoir été dans le orange 😉

J’ai compris malgré moi le sens de l’esprit d’équipe, la notion secondaire de performance et j’ai adoré comme jamais cette épreuve de VTT. Le parcours fut à couper le souffle et très varié alors sans mentir, malgré nos écarts de niveaux j’ai surkiffé car Juju a vraiment tout donné.

On retourne à l’hôtel, on fait un plouf bien mérité dans la piscine de l’hôtel et nous décollons cette fois pour la visite d’une soierie.

Présentation des techniques anciennes, un site exceptionnel, je découvre avec joie le patrimoine culturel.

Massage des jambes, briefing, au lit !

Jeudi 7 décembre, épreuve numéro 4

Epreuve numéro 4 : Chasse au Trésor dans les temples d’Angkor.

Après le trek, le tir à l’arc, le canoë et le VTT, voilà que le Raid Amazones nous a concoctés pour ce 4 ème jour une chasse au trésor grandeur nature dans les Temples d’Angkor.

Remixées par un tirage au sort avec 3 autres binômes pour ne faire plus qu’un seul gang d’amazones, chacune des filles a joué un peu pour soi mais beaucoup pour les autres. Les 1 ères et 2 èmes au classement général étant tombées par hasard avec nous, il y a nos collocs de chambre bien placées également alors on s’était mis une fausse-pression de ouf. Elles nous mettent unanimement à l’aise tout de suite « On s’en fout du résultat aujourd’hui, on veut juste s’amuser en profitant du pays » .

Anne-Laure et Christine (les ACE du raid) nous racontent cependant un souvenir amer puisque l’année d’avant sur l’édition de Los Angeles, elles sont tombées avec des nanas blogueuses qui ont refusé de jouer le jeu et son arrivées avant dernière…oops.

Nous avons un tuk-tuk qui nous accompagnera toute la journée, des cartes et des explications, il est 8h du matin, c’est parti !
Binôme-Juju prend le contrôle du questionnaire culturel et moi j’endosse la tache avec Christine de remettre dans l’ordre 13 photos de gargouilles , prenant mon rôle très au sérieux.

Cette journée passe incroyablement vite: entre les navettes reliant les différents sites, la pause pique-nique et nos photos de touristes comme des copines sur les lieux d’un célèbre tournage et dégustation de MYGALES: ce fut encore génial.


Cette chasse au trésor est différente sportivement car moins intense mais bien utile avant les épreuves à venir. 11,6km de marche et 14000 pas à travers Angkor wap, Angkor Thom et Ta Prohm sauf qu’entre réveil aux aurores et grosse chaleur, je suis plus crevée qu’après le jour 1, 2 et 3 réunis !

Au delà de la compétition, Laurence, Olivia, Justine, Christine, Anne-Laure, Céline, Pauline, sont de très belles rencontres et si vous me lisez, je vous dis merci pour cette super journée les filles !

Crevées comme jamais avec un retour à l’hôtel vers 15H30, je vous laisse deviner la suite… On va se faire masser !

A 19h c’est l’heure du traditionnel Briefing et surprise très marrante : malgré tous nos efforts nous sommes dernières au classement, je suis dégoutée pour les autres filles plus que pour ma propre équipe !

Vendredi 8 décembre, épreuve 5

Epreuve numéro 5 VTT : 46km

Le réveil sonne à 3h15. Je porte déjà mon casque, je me suis badigeonnée de crème solaire et j’ai mangé alors que je n’avais pas faim.

(notre petit-déjeuner tous les matins identique )

Wouaouh, ça fait mal. On est claquées avant que ça commence. La première épreuve était technique, celle-ci le sera beaucoup moins car beaucoup de participantes sont déjà à l’infirmerie et l’organisation ne veut prendre aucun risque.

L’ordre des binômes et trios étant inversé, nous partons les premières !!!

Je sens que ma Juju est stressée et je le regrette. Elle sait que le VTT est mon coup de coeur et comme c’est la seconde et dernière épreuve, elle est prête à tout donner pour que moi aussi je puisse m’éclater.

Sur la ligne de départ il y a de la musique pour s’ambiancer, et hop à l’aube le départ est donné. Nous étions arrivées 31 ème de la première épreuve de VTT et nous nous sommes seulement fixées de passer sous la barre symbolique des 30 ème du classement. La « performance » est optionnelle mais on se répète tout le long d’essayer de nous améliorer le mieux possible.

Nous mettons du rythme dès les premiers kilomètres mais les autres équipes aussi. Peu importe que nous nous fassions doubler car ces équipes là sont plus entrainées alors moi je suis seulement très fière de Justine que je ne vois rien lâcher.

Est-ce que les villageois ont été mis au courant de notre venue ? de cette course ? Toujours est-il qu’ils sont tous dehors devant leurs maisons ou leurs champs à nous acclamer. Les personnes âgées, les enfants, tout le monde nous encourage et nous salue avec le sourire. J’aimerais vous décrire tous les détails de ce que j’ai vu. Les vaches qui traversent la route, ces enfants en scooter qui vont à l’école, vous expliquer pourquoi ici le temps s’arrête. Les décors sont exceptionnels, le paysage me ravit tellement que je ressens pas les kilomètres. Bon ok, quand même un peu car au jour 5 le corps est fatigué et le réveil à 3H15 se fait sentir.

Justine serre les dents, c’est une guerrière. Elle ne se plaint pas, au contraire elle me laisse l’encourager pour aller ensemble chercher au moins la première place. A partir du 35 ème km, je sens que ça devient un peu dur. Pour nous mais aussi pour les autres équipes que nous commençons à doubler. 40, 41, 42… oh tiens la distance marathon… Et tout à coup le 45 ème kilomètre est là et nous devons lâcher nos vélos pour finir en courant. Olala mais quelle horreur ! Les jambes sont lourdes, la transition n’est pas une partie de plaisir ! Presque la fin… mais l’organisation nous a réservé une sacré surprise avec ce kilomètre dans la jungle avec une grosse montée pour franchir l’arche d’arrivée. Justine manque d’air, je ressens comme sortir de sa zone de confort lui coûte.

« Donne moi la main Juju ». On part ensemble, on arrive ensemble, ELLE EST LA L’ARCHE !

Accueillies comme des héroïnes par les 1 ères au classement nous tombant dans les bras, acclamant d’autres amazones prenant notre suite au finish, il est 9h20 et c’est déjà fini.

Un peu de baignade, du repos bien mérité autour de la piscine et nous allons nous faire masser avant notre ultime jour 6…

19h : briefing de la joie, de la fierté et du dépassement : nous sommes 25 ème du classement on sort diner en ville à Pub Street !

Samedi 9 décembre, épreuve 6

Epreuve numéro 6 : Le trail

Une semaine avant, j’avais l’impression que j’aurais le temps. Que 6 jours d’épreuves m’épuiseraient tellement que ce serait bien suffisant. J’avais abordé le Jour 1 comme la page d’un épais nouveau livre. L’épreuve numéro 6 est déjà là et j’en écris déjà le dernier chapitre avec ce réveil à 4H30. Aujourd’hui, nous devenons de vraies amazones après 10km de trail. Le format est très court mais après cette semaine de ouf, on en a déjà plein les jambes.

(Je suis sur cette photo, saurez-vous me retrouver ? )

Les bus nous déposent dans un temple et on nous demande de faire une haie d’honneur devant l’arche de départ sans nous dire pourquoi. C’est le silence dans les rangs. Que se passe-til ? Une surprise très émouvante et intense : des moines vont nous bénir. C’est un moment de recueillement, passent en chantant et nous accueillons toutes intimidées leur énergie si puissante.

Hier nous partions les premières du VTT, ce matin nous sommes les toutes dernières ! Pendant ces 20 minutes d’attentes nous nous échauffons un peu mais surtout, les souvenirs remontent, la pression, la nostalgie se mélangent : c’est notre dernière épreuve. 3…2…1… y a plus qu’à !

Ambitieuses, pourquoi ne pas jouer le top 10 ? La course à pied, c’est notre truc à toutes les deux et comme la semaine est presque finie, on veut tout donner sans retenue. On part vite, un peu trop peut-être (5’00/km) alors on se cale sur une vitesse plus cool pour envoyer du lourd dès le 8 ème. Il y a du sable partout, des embûches et sur ce parcours qui manque parfois d’ombre, notre stratégie se met en place bien tranquille. On remonte des dizaines et des dizaines de filles parties par vagues de 3 équipes toutes les trente secondes devant nous.

« On se met pas dans le rouge, allez on tient le rythme ». Nous sommes très synchronisées et notre entente sportive est très naturelle. Pendant que je cours je sais déjà que cette binôme va me manquer à mon retour. Ce n’est pas facile mais les kilomètres défilent. Bientôt le moment opportun d’accélérer. Et là c’est la merde tout à coup. Entrant dans la forêt il y a…un embouteillage ! Nous restons bloquées là 24 min ! La file s’allonge derrière nous. Toutes celles qu’on a doublées nous rattrapent. Nous sommes DEGOUTEES. On avait tout donné, adoptant un bon rythme pour rester coincées trop longtemps ici..

Finalement on atteint le fameux passage qui cause le bouchon, un ravin de 3 mètres qu’on doit descendre à la corde. On ravale notre amerture, on sort de ce passage, et c’est reparti !

Il est censé rester 2km, nous sommes prêtes à tout envoyer. Erreur, il reste 600 mètres sauf qu’à ce moment là on ne le sait pas encore. Des filles qui ont finies avant nous viennent à notre rencontre pour nous prévenir.

« Allez les filles donnez tout, dans le village c’est fini ! ». Je comprends rien à ce parcours qui devait faire 10 bornes et qui en devient 8,5 alors je cours, on court, on se donne la main, on aperçoit l’arche, on la passe, on nous remet notre médaille, mince, wouaouh, les 6 épreuves sont terminées, au Cambodge les Justfoufou deviennent amazones.

Il y a de la joie, du soulagement, des victoires pour chacune d’entre nous, je voudrais saisir l’instant et rester là et recommencer ce trail…

Sans transition nous reprenons le bus, un plouf à l’hôtel et nous partons pour une après-midi irréelle dans un village traditionnel.

Promenade sur un char à boeufs, apprentissage de la moisson du riz, cours de cambodgien dans une école assise au milieu des petits éléves, cette découverte est encore incroyable. Nous remettons nos t-shirt d’amazones à des enfants qui nous remercient avec leurs grands sourires. Cette journée, ces rencontres, tout de cette aventure est complètement dingue.

19h : C’est le dernier briefing et pas nimporte lequel, celui de la remise de prix !! Tenue de gala pour toutes et cérémonie avec le repas de banquet autour de la piscine.

Notre classement au général est 31 èmes sur 62. Est-ce important ? Représentatif de notre aventure Raid Amazones ? J’en reviens pas de la vitesse à laquelle s’est déroulée cette semaine. Pourquoi c’est déjà fini ? Olala je veux déjà recommencer, repartir et m’inscrire à l’édition 2018.

La fête qui clôt ces 6 jours d’épreuves s’achèvera tard dans la nuit et pour certaines à danser dans la piscine !

Dimanche 10 décembre…

Petite nuit, dernières heures au Cambodge, en fin de journée nous décollerons de Siem Reap direction la France.

Achats de cadeaux, dernier massage à 10$ l’heure dans notre QG à deux pas de l’hôtel et on s’envole… Ici se termine le Raid Amazones édition 2017 avec ma super binôme…

Alors MERCI à vous tous pour tous vos messages durant l’aventure, à toute l’équipe d’organisation vraiment géniale mais plus particulièrement à Justine sans qui ce Raid Amazones n’aurait pas été si réussi <3

 

 

 

18 thoughts on “Mon Raid Amazones au Cambodge

  1. Obligée de commenter cet article, qui m’a limite fait pleurer :’)
    Entre le fait de lire que ça a été une vraie aventure humaine, de me remémorer tous les magnifiques paysages que tu as pu voir et que… bah ouais c’est mon pays, celui de mon papa & que lire ton CR me donne TELLEMENT mais TELLEMENT envie d’y aller et de vivre une aventure comme la tienne.
    Il m’a donné des étoiles dans les yeux, ce dépassement de soi, cette envie d’avancer ensemble coûte que coûte… c’est vraiment beau le sport quand c’est vécu de cette manière 🙂

    Dommage que j’ai déjà le marathon de Madrid en avril sinon j’aurais signé direct pour le raid de mars <3 (on va pas essayer de cramer mes batteries avant le marathon aha)
    Je zieute celui de fin 2018 & manquera plus que la (ou les) copine(s) à embarquer 😀

    Merci pour ce très joli CR 🙂 et tu as vraiment dû kiffer vu que tu gardes la médaille 😉

    1. oh merci lauréline pour ton retour <3 évidemment que ça te plairait beaucoup et c'est sur que ce raid en plus au Cambodge est fait pur toi 😉 j'espère que tu vas kiffer Madrid et j'ai pas oublié ton idée fofolle de partiper au trail où ton oncle bosse 😉 en tout cas je suivrai ça avec attention héhé !

  2. Super ce récit , c’est passionnant !! merci Foutrak 🙂
    (les blogueuses chiantes qui n’ont pas joué le jeu , c’était annedubndidu et son équipe , non ? haha)
    bien joué à vous , votre belle complicité fait plaisir à voir !!

    1. aucune idée, je ne savais même pas qui avait pu le faire avec moi mais si c’est le cas c’est bien dommage car c’était vraiment super !!!

  3. Wouah ! Après vous avoir suivi sur insta story (Même si je préfère Snapchat ah ah) pendant cette folle semaine , j’ai l’impression de vivre au travers ton CR un tout autre raid. C’est incroyable au travers de ton écriture toute les émotions que tu transmets. C’est génial de pouvoir te lire et d’avoir l’impression que c’est une copine qui raconte cela à côté de soi. En tout cas, ton expérience fait rêver, et merci d’avoir autant partagé cela avec nous. J’espère que twin twin n’a ps trop boudé quand tu es rentrée ahahah
    Merci pour ce bien article, sincèrement c’est topissime

  4. Genial !
    Merci pour ce blog. Je pars avec ma copine Marion dans 60jours et je panique un peu. La lecture de ton post me donne un regain pour mes entraînements !

  5. Hello,
    J’ai adoré suivre vos aventures au Cambodge. Merci pour ce partage ! Je devais faire ce raid en mars, mais ça ne jouera pas pour cette année.. une autre fois peut être !
    En tout cas c’est vraiment agréable de te lire, de voir tes doutes, tes humeurs, et tes plaisirs ( le VTT c’est tooop, il y a plein de chemins accessibles et sympa en Haute Savoie ;))
    J’aime beaucoup ta manière de transmettre tes passions .

    1. merci beaucoup de ton retour, je te souhaite vraiment de pouvoir vivre bientôt cette aventure, en décembre 2018 ou plus tard peu importe peut être 😉

  6. belles photos et commentaires très justes. Je confirme cette aventure a été très riche en rencontre, en émotion. Les parcours ont tous les jours illuminés nos journées et rendus l’effort tenable.

    Des histoires de vie incroyable et émouvante…

    Equipe ZBO au top et concurrentes géniales, dédicace spéciale aux HAGOPIG

    Aventure accessible à toutes…. Bravo à toutes et fière d’être une amazone

    1. je suis nostalgique de cette aventure et ravie de voir qu’on partage le même avis sur l’organisation géniale et les épreuves au top !!

    1. Je pense que les prix ont changé et la répartition par équipe participante aussi ( normal en 6 ans ), ne pas hésiter à voir directement avec l’organisation

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